Année de la majorité pour le Festival Marseille Jazz des Cinq Continents ?

2021, année de la majorité pour le Festival Marseille Jazz des Cinq Continents ?

Cette année, le Festival Marseille Jazz des Cinq Continents fête ses 21 ans. Comme le chantait Charles Aznavour en 1965 dans son célèbre morceau La Bohème, se remémorer la première édition du festival, c’est parler « d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ». 

 

C’est avec une certaine nostalgie que les spectateurs du début se souviennent de l’événement qui s’appelait encore jusqu’en 2015 « Jazz des Cinq Continents », il se résumait alors à quelques jours de concerts avec un total de cinq milles spectateurs pour la saison. Aujourd’hui, 14 jours de concerts composent l’événement, avec une fréquentation multipliée par dix, lors des éditions avant le fléau Covidien.

 

Sans vouloir concurrencer le Nice Jazz Festival, organisé pour la première fois en 1948 avec en vedettes « Louis Armstrong et Django Reinhardt« . Le MJDCC (Marseille Jazz des Cinq Continents) pour les initiés est devenu un événement incontournable pour les jazzophiles.
Mais comment en est-il arrivé là, à 21 ans d’existence? Les spectateurs ont eu cette réflexion le jeudi 25 juillet 2019 lors de la soirée latine, où la diva du Buena Vista Social Club, Omara Portudo a interprété un « Besame Mucho » dont les festivaliers se souviennent encore.

Mais la valeur n’attend point le nombre des années, écrit Pierre Corneille, mais il fait précéder cette sentence, « aux âmes bien nées », est-ce le cas pour le MJDCC?

Oui, ce festival  est né de la passion du médecin/contrebassiste Roger Luccioni qui rapidement fait venir sur la scène phocéenne des pointures comme : Didier Lockwood, Diana Krall, Ahmad Jamal.

Ce passionné de médecine et de jazz est rejoint en 2000 par un autre allumé, Bernard Souroque (metteur en scène et ancien organisateur de la Feria de Nîmes), de bonne augure.

L’histoire du festival n’est pas un long fleuve tranquille, les perturbations s’enchaînent, changement d’équipe, de lieu de concerts, et même d’intitulé, pour arriver à l’actuel « Marseille Jazz des Cinq Continents« . Ces modifications et adaptations ne font que renforcer l’événement, et lui permettent de passer sans trépasser, l’année des ses vingt ans en 2020. Le Covid et ses restrictions sanitaires n’ont pas raison de lui, aussi l’édition 2021 est proposée aux festivaliers, heureux de retrouver leur festival.

L’adaptation pour vivre et survivre persiste jusqu’au dernier moment, avec l’annulation de la prestation du groupe anglais Mocheeba pour raison de crise sanitaire. Au pied levé le groupe Deluxe assure la date. 

Le programme de l’année 2021 est donc avec une majorité d’artistes résidents sur le territoire français, la qualité est au rendez-vous, les frères Belmondo, Manu Katché, Michel Jonasz, Kimberose… 

L’hexagone possède des jazzmen de renommé internationale!

 

Le résultat est une édition de qualité qui a su respecter les restrictions sanitaires, diffuser du jazz en accord avec les recommandations gouvernementales, adaptant l’espace spectateurs jusqu’alors libres sur la pelouse et cette année, assis dans une enceinte créée à cet effet au parc Longchamp.

Oui, le MJDCC est responsable et capable de s’engager indépendamment pour mener à bien: « Notre objectif est simple, il suffit de suivre le sillon initié en 2000, par les deux fondateurs du Festival, Roger Luccioni et Bernard Souroque. Ils voulaient amener à Marseille le meilleur de la planète Jazz. » 

 

En 2021, le Festival Marseille Jazz des Cinq Continents a prouvé qu’il a atteint sa majorité, puisque la majorité est l’âge auquel un individu est juridiquement considéré comme civilement capable et responsable. 

Peut-être que la majorité des festivals est atteinte à 21 ans (alors quelle est fixée à 18 ans depuis le 5 juillet 1974 pour les français).

 

Cela nous laisse espérer un MJDCC encore meilleur pour l’âge de la maturité.

 

 

Jean-Constantin Colletto.

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